(11 Mars 2018)
Jn 3, 14-21 avec Eph 2, 4-10
Persévérer ; Aller jusqu’au bout de notre recherche du BONHEUR par l’AMOUR! Ne pas faire les choses à moitié !
Fil conducteur :
Dans ce carême, comme dans toute notre vie, la persévérance est essentielle pour parvenir au but : le Bonheur …par l’Amour!
Notre tendance est, au contraire, de faire les choses à moitié et de nous arrêter face aux premières difficultés !
Certes, le moteur de notre progression reste l’exemple, donné par Jésus, de l’efficacité de l’Amour pour aller de l’avant. Mais il faut aussi fournir au moteur de notre bonne volonté le carburant que sera toujours l’humble demande d’aide ainsi que la sincérité du pardon !
Principaux points :
- Ce Nicodème, nous lui ressemblons étrangement : on voudrait voir clair dans notre vie pour gagner le bonheur, mais on est plein d’hésitations, on est partagés, on a peur (c’est pour cela que Nicodème est venu de nuit !). Alors on s’approche de Dieu, mais on fait les choses avec tant de précautions qu’on les fait à moitié et qu’on ne persévère pas!
- Dieu nous a donné les capacités d’aller aller jusqu’au bout ! Nous venons de passer la moitié du carême : c’est le moment de faire le point ! La question, c’est : « vais-je faire les choses à moitié, comme d’habitude, car je me connais….ou bien vais-je faire les choses comme Dieu, jusqu’au bout ? ». Car Dieu, Lui, va jusqu’au bout de ce que nous pouvons à peine imaginer : donner son Fils pour le Bonheur de l’humanité toute entière ! C’est le « bout de l’Amour qui n’a pas de bout, de l’Amour infini, inimaginable » ! Jésus le fait comprendre à Nicodème, et à nous, en rappelant l’histoire du serpent de bronze élevé de terre, pour donner la vie à cette bande d’hébreux ingrats qui ne savent que rouspéter (comme nous), récriminer sans cesse contre leur Bienfaiteur.
- Jésus, lui, n’a pas fait les choses à moitié ! Il nous a donné tout, en nous laissant même totalement libres!
Car le choix est « dans notre main » :
- soit, nous arrêter à la première difficulté, dans cette conquête du Bonheur, par découragement, doute et méfiance….
- soit persévérer dans la confiance en Dieu, comme Jésus l’a fait dans la confiance totale à son Père, c'est-à-dire à l’Amour.
- Concrètement, comment cela se traduit-il pour moi, pour nous tous ? C’est quoi persévérer ? Si je vis en couple, c’est ne pas baisser les bras à la première difficulté, la première incompréhension, voir la première désillusion sur l’autre (et peut-être sur moi !). Notre première réaction dans ce cas est le plus souvent de chercher à tout prix que « l’autre change »…et le plus vite possible, au besoin en le bousculant (« pour son bien », évidemment !). Or, le seul moyen efficace pour que ça change, c’est que je commence par changer moi-même sur certains points…que je ne vois même pas et qu’il me faudra découvrir en acceptant de me faire aider! Mais, en dehors de la vie de couple, c’est bien la même chose dans nos relations avec les autres en général : persévérer dans la confiance, c’est d’abord accepter soi-même de changer ce qu’il faut changer. C’est la même chose avec nos enfants et pour eux vis-à-vis de nous. Est-ce que j’accepte de me détacher de l’idéal de vie, de la vision de bonheur que je voulais leur imposer….peut-être avec juste raison, mais peut-être aussi au détriment de la liberté essentielle à leur dignité d’enfant de Dieu (Eph 6, 4), capables de discernement ?
- Persévérer, c’est aussi aller jusqu’au bout du pardon: non seulement demander pardon et pardonner, mais « réparer », c'est-à-dire chercher pourquoi notre relation, à l’autre et à moi, a dégénéré en agressivité réciproque et réparer Ceci afin que les incompréhensions ne recommencent plus, comme automatiquement et que cela débouche, au contraire, sur une véritable réconciliation (avec l’autre et parfois….avec Dieu !).
- Tout cela n’est pas facile ! C’est même compliqué et parfois décourageant, si bien que nous avons tendance à entreprendre de construire…..mais « à moitié », sans achever, sans suivre Jésus dans la persévérance.
Alors, l’autre moitié, l’éternelle moitié inachevée de ma vie, elle est là, dans cette continuation du carême qui m’est offerte pour aller jusqu’au bout, comme Dieu !
Michel ANDRE, diacre jeannemichel.andre@gmail.com
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